Nécromania.

Après tout, je m'en fous. Ils veulent me connaître ? Je vais tout déballer. Je vais salir leurs conventions et leur foutue morale qu'ils tentent de respecter. 
J'écris... Tout ! Parce que ce n'est pas à moi qu'ils vont faire croire qu'ils n'ont jamais mis les pieds en dehors de la ligne. Que celui qui n'a jamais couché avec l'immoralité me jette la première pierre. 
Bordel, je conchie ces prédicants. Ils vont bientôt porter un jugement sur ce que je suis alors que pour la plupart d'entre eux je leur rends service. Mes actes jugés au grand jour cachent leur perversité qu'ils n'osent affronter parce que cela ne correspond pas aux valeurs qu'ils défendent. Mais ils n'en restent pas moins des hommes et lorsque la pression est trop forte, ils sont prêts à tous les débordements. 
C'est pour leurs actes déviants, que je représente au grand jour, qu'ils veulent me punir. Mais contrairement à eux, j'assume d'être un salopard.

Une nouvelle de Jean-Sébastien Pouchard aux éditions Livresque.

Bon pour une fois je ne vais pas bien commencer une chronique. Sur le livre en lui même, qui comporte presque 90 pages. Au final nous avons 8 pages de nouvelle, sur 31. Chaque chapitre étant entrecoupé d'une page noire avec citation.

Tout le reste est le portrait des cinq tueurs cités via les … citations justement. Ce qui m'a faite tiquer c'est de lire : Source des textes qui vont suivre : wikipedia.org.fr

Si je veux des biographies efficaces sur des tueurs en série, je peux prendre, après recherche rapide dans ma bibliothèque : « Les assassins sont parmi nous. » de Pierre Bellemare/Marie-Thérèse Cuny/Jacques Antoine, « Le livre noir des serial killers. » de Stéphane Bourgoin ou encore « L'enfance des criminels » sous la direction d'Agnès Grossman. De vrais livres très travaillés sur le sujet ayant d'autres sources que Wikipedia. On nous dit bien, à la faculté d'histoire notamment, que Wikipedia n'est pas une source fiable et surtout ne doit pas être une source unique.

J'ai sincèrement l'impression de m'être faite arnaquer ; le livre coûte 9€90, autant qu'un Litl'Book comprenant une histoire complète. Un recueil de plusieurs nouvelles originales de l'auteur aurait été de meilleur goût.

Pour ce qui de la minuscule nouvelle en elle même qui est, après tout, la motivation de mon achat. En sus de la magnifique couverture sachant vendre l'objet. Que dire… C'est bien écrit. La descente aux enfers d'un homme sans empathie préférant la compagnie de la mort à celle de la vie. Un être abject nous décrivant sa dérive avec force détails scabreux. C'est court. Trop court. On ne s'attache à rien. Cela aurait pu faire une très belle ébauche pour un futur roman sur le parcours d'un tueur en série mais à quoi bon puisqu'il n'y a rien de novateur sur le processus. Jusqu'à la maltraitance d'un chat.

Je suis déception. Totalement. Mais je sais que Jean-Sébastien Pouchard écrit bien. C'est déjà ça.

 

Retour à l'accueil